L’Amant timide

À seize ans, pauvre et timide

Devant les plus frais appas,

Le cœur battant, l’œil humide,

Je voulais et n’osais pas,

Et je priais, et sans cesse

Je répétais dans mes vœux :

« Jésus ! rien qu’une maîtresse,

Rien qu’une maîtresse… ou deux ! »
Lors une beauté, qui daigne

M’agacer d’un air moqueur,

Me dit : « Enfant, ton cœur saigne,

Et j’ai pitié de ton cœur.

Pour te guérir quel dictame

Faut-il donc, pauvre amoureux ?

— Oh ! rien qu’un baiser, madame !

Oh ! rien qu’un baiser… ou deux !… »
Puis le beau docteur, qui raille,

Me tâte le pouls, et moi,

En façon de représaille,

Je tâte je ne sais quoi !

« Où vont ces lèvres de flamme ?

Où vont ces doigts curieux ?

— Puisque j’en tiens un, madame,

Laissez-moi prendre les deux. »
La coquette sans alarmes

Rit si bien de mon amour,

Que j’eus à baiser des larmes

Quand je riais à mon tour.

Elle sanglote et se pâme :

« Qu’avons-nous fait là, grands dieux ?

— Oh ! rien qu’un enfant, madame.

Oh ! rien qu’un enfant… ou deux ! »

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L’Amant timide
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