Maint homme qui m’entend, lors qu’ainsi je la vante

Maint homme qui m’entend, lors qu’ainsi je la vante,

N’ayant oncq rien pareil en nulle autre esprouvé,

Pense, ce que j’en dis, que je l’aye trouvé,

Et croit qu’à mon plaisir ces louanges j’invente.
Mais si rien de son los en sa faveur l’augmente,

Si de mentir pour elle il m’est oncq arrivé,

Je consens que je sois de son amour privé ;

Je consens, si je mens, que mon espoir me mente.
Qui ne m’en croit, la voyë : il aura lors creance

De plus que je n’en dis, d’autant comme j’en pense.

Aussi, pour dire vray, ce n’est pas là le doute,
Si je la loue plus qu’elle n’a merité,

Si je faulx en disant plus que la verité :

Le doute est si je faulx à ne la dire toute.

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Maint homme qui m’entend, lors qu’ainsi je la vante
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