L’enchantement lunaire endormant la vallée…

L’enchantement lunaire endormant la vallée

Et le jour s’éloignant sur la mer nivelée

Comme une barque d’or nombreuse d’avirons,

J’ai rassemblé, d’un mot hâtif, mes agneaux ronds,

Mes brebis et mes boucs devenus taciturnes

Et j’ai pris le chemin des chaumières nocturnes.

Que l’instant était doux dans le tranquille soir !

Sur l’eau des rayons bleus étant venus s’asseoir

Paraissaient des sentiers tracés pour une fée

Et parfois se plissaient d’une ablette apeurée.

Le troupeau me suivait, clocheteur et bêlant.

Je tenais dans mes bras un petit agneau blanc

Qui, n’ayant que trois jours, tremblait sur ses pieds roses

Et restait en arrière à s’étonner des choses.

Le silence était plein d’incertaines rumeurs,

Des guêpes agrafaient encor le sein des fleurs,

Le ciel était lilas comme un velours de pêche.

Des paysans rentraient portant au dos leur bêche

D’argent qui miroitait sous un dernier rayon,

Et des paniers d’osier sentant l’herbe et l’oignon.

Les champs vibraient encor du jeu des sauterelles.

Je marchais. L’agneau gras pesait à mes bras frêles.

Je ne sais quel regret me mit les yeux en pleurs

Ni quel émoi me vint de ce coeur sur mon coeur,

Mais soudain j’ai senti que mon âme était seule.

La lune sur les blés roulait sa belle meule ;

Par un même destin leurs jours étant liés,

Mes brebis cheminaient auprès de leurs béliers ;

Les roses défaillant répandaient leur ceinture

Et l’ombre peu à peu devenait plus obscure.

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