Sonnet d’après Kerner

Sur deux nobles cercueils deux noms se laissent lire ;

Dans l’un

Othmar le grand,

Othmar roi tout-puissant,

Se tient le sceptre en main, comme un roi qui descend

Le front haut et superbe, au sein du noir empire ;
Dans l’autre est endormi du sommeil pâlissant

Un homme dont la main agite encor la lyre,

Poète, aux nobles chants, qui mollement soupire

Le doux hymne de mort, de son plus tendre accent.
Le royaume est en feu ; les cris brûlants de guerre,

Ont soulevé les cœurs, ont ébranlé la terre,

Et le sceptre d’Othmar n’est plus qu’un sceptre d’or ;
Mais l’aimable paix règne, où règne une âme tendre ;

Les sons mélodieux de la harpe qui dort

Au paisible vallon se font toujours entendre.

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Sonnet d’après Kerner
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