La Prison

Comme les hauts piliers des vieilles cathédrales,

Ô rêves de mon cœur, vous montez ! Et je vois

L’ancien encens encore endormir ses spirales

À l’ombre de vos nefs, ô rêves d’autrefois !
Comme un orgue dompté par des mains magistrales,

Ô ma longue douleur ! Je t’écoute ; et ta voix

Murmure encor l’écho des plaintes et des râles

Que j’ai depuis longtemps étouffés sous mes doigts !
— Allons ! Prêtre enfermé qui saignas sous l’insulte,

N’as-tu pas renié ton église et ton culte,

Et brisé l’encensoir aux murs de ta prison ?
Debout ! étends les bras sans fermer les paupières !

Qu’ils croulent, ces arceaux dont tu sculptas les pierres,

Dût leur poids t’écraser du coup, comme Samson !

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La Prison
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