Traduit de Stace.
Par quel crime, si jeune, ô des Dieux le plus doux,

Par quel sort, ai-je pu perdre tes dons jaloux,

Ô Sommeil ! — tu me fuis. — Tout dort dans la nature,

Les troupeaux au bercail, l’oiseau dans la verdure ;

Les fleuves mugissants, et de jour aux cent bruits,

Assoupissent au loin leurs murmures des nuits ;

Les cimes des grands bois penchent sous les rosées,

Et les mers au rivage expirent apaisées.

Moi, je veille : sept fois Phébé m’a regardé

De son char le plus haut ou déjà retardé,

Sept fois j’ai répondu, debout, plus pâle qu’elle !

Autant de fois Vesper, de sa tendre étincelle,

M’a surpris, dès le soir, attendant vainement ;

Et la fraîcheur d’Aurore aiguise mon tourment.

Que faire ? Argus lui-même et ses mille paupières,

Gardant pour Jupiter les beautés prisonnières,

Ne veillaient qu’à demi : chaque œil avait son tour.

En ces nuits, ô Sommeil, trop courtes pour l’amour,

Amères et sans fin pour ma veille pâlie,

Peut-être, au moment même où ma voix te supplie,

Un autre, un plus heureux, dans son embrassement

Pressant un sein aimé, t’éloigne doucement…

Sommeil ! oh ! laisse-les, viens à moi ; viens à peine,

C’est assez, c’est beaucoup : à d’autres ta main pleine

De tes plus lourds pavots ! à moi, doux Passager,

Rien qu’un toucher humide, un coup d’aile léger !

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Au Sommeil
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