La nuit d’hiver élève au ciel son pur calice.
Et je lève mon coeur aussi, mon coeur nocturne,

Seigneur, mon cœur ! vers ton pâle infini vide,

Et néanmoins je sais que tout est taciturne

Et qu’il n’existe rien dont ce coeur meurt, avide ;

Et je te sais mensonge et mes lèvres te prient
Et mes genoux ; je sais et tes grandes mains closes

Et tes grands yeux fermés aux désespoirs qui crient,

Et que c’est moi, qui seul, me rêve dans les choses ;

Sois de pitié, Seigneur, pour ma toute démence.

J’ai besoin de pleurer mon mal vers ton silence !…
La nuit d’hiver élève au ciel son pur calice !

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Pieusement
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