Les Vaines Danseuses

Celles qui sont des fleurs légères sont venues,

Figurines d’or et beautés toutes menues

Où s’irise une faible lune… Les voici

Mélodieuses fuir dans le bois éclairci.

De mauves et d’iris et de nocturnes roses

Sont les grâces de nuit sous leurs danses écloses.

Que de parfums voilés dispensent leurs doigts d’or!

Mais l’azur doux s’effeuille en ce bocage mort

Et de l’eau mince luit à peine, reposée

Comme un pâle trésor d’une antique rosée

D’où le silence en fleur monte… Encor les voici

Mélodieuses fuir dans le bois éclairci.

Aux calices aimés leurs mains sont gracieuses;

Un peu de lune dort sur leurs lèvres pieuses

Et leurs bras merveilleux aux gestes endormis

Aiment à dénouer sous les myrtes amis

Leurs liens fauves et leurs caresses… Mais certaines,

Moins captives du rythme et des harpes lointaines,

S’en vont d’un pas subtil au lac enseveli

Boire des lys l’eau frêle où dort le pur oubli.

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Les Vaines Danseuses
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