L’étang mort

Comme un lointain étang baigné de clair de lune,

Le passé m’apparaît dans l’ombre de l’oubli.

Mon âme, entre les joncs, cadavre enseveli,

S’y corrompt lentement dans l’eau jaunâtre et brune.
Les croyances d’antan s’effeuillent une à une,

Tandis qu’à l’horizon suavement pâli,

Un vague appel de cor, un murmure affaibli

Fait vibrer le silence endormi sur la dune.
O blême vision, étang crépusculaire,

Songe en paix. Pleure en vain, olifant légendaire,

O nostalgique écho des étés révolus !
Un trou saignant au front, les Espérances fées

De longs glaïeuls flétris et de lys morts coiffées,

Au son charmeur du cor ne s’éveilleront plus.

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L’étang mort
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