La Pipe au poète

Je suis la Pipe d’un poète,

Sa nourrice, et : j’endors sa Bête.
Quand ses chimères éborgnées

Viennent se heurter à son front,

Je fume… Et lui, dans son plafond,

Ne peut plus voir les araignées.
… Je lui fais un ciel, des nuages,

La mer, le désert, des mirages ;

– Il laisse errer là son œil mort…
Et, quand lourde devient la nue,

Il croit voir une ombre connue,

– Et je sens mon tuyau qu’il mord…
– Un autre tourbillon délie

Son âme, son carcan, sa vie !

… Et je me sens m’éteindre. – Il dort –
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
– Dors encor : la Bête est calmée,

File ton rêve jusqu’au bout…

Mon Pauvre !… la fumée est tout.

– S’il est vrai que tout est fumée…
Paris. – Janvier.

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La Pipe au poète
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