A une attristée d’ambition

Comme hier, vous avez les souplesses étranges

Des tigresses et des jaguars,

Vos yeux dardent toujours sous leurs ombreuses franges

L’or acéré de leurs regards,
Vos mains ont, comme hier, sous leurs teintes d’aurores

Leur inexplicable vigueur;

Elles trouvent encor sur les touches sonores

Des accords qui frôlent le coeur.
Comme hier, vous vivez dans les fécondes fièvres

Et dans les rêves exaltés,

Les mots étincelants s’échappent de vos lèvres,

Echos des intimes clartés.
Trop heureuse en ce monde et trop bien partagée,

Idéal et charnel pouvoir,

Vous avez tout, et vous êtes découragée,

Comme un ciel d’automne, le soir.
Ne rêvez pas d’accroître et de parfaire encore

Les dons que vous a faits le ciel.

Ne changez pas l’attrait suprême, qui s’ignore,

Pour un moindre, artificiel.
Il faut que la beauté, vivante, écrite ou peinte

N’ait rien des soucis du chercheur.

Et si la rose avait à composer sa teinte

Elle y perdrait charme et fraîcheur.
Dites-vous, pour chasser la tristesse rebelle,

En ornant de fleurs vos cheveux,

Que, sans peine pour vous, ceux qui vous trouvent belle

Sauront le dire à nos neveux.

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A une attristée d’ambition
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