Éperdument

Bien que flasque et geignant et si pauvre ! si morne !

Si las! Redresse-toi, de toi-même vainqueur ;

Lève ta volonté qui choit contre la borne

Et sursaute, debout, rosse à terre, mon cœur !
Exaspère sinistrement ta toute exsangue

Carcasse et pousse au vent, par des chemins rougis

De sang, ta course ; et flaire et lèche avec ta langue

Ta plaie, et lutte et butte et tombe – et ressurgis !
Tu n’en peux plus et tu n’espères plus ; qu’importe !

Puisque ta haine immense encor hennit son deuil,

Puisque le sort t’enrage et que tu n’es pas morte

Et que ton mal cinglé se cabre en ton orgueil.
Et que ce soit de la torture encore ! encore !

Et belle et folle et rouge et soûle – et le désir

De se boire de la douleur par chaque pore,

Et du vertige et de l’horreur – et le plaisir,
O ma rosse de soufre et d’os que je surmène

Celui, jadis, là-bas, en ces minuits du Nord,

Des chevaliers d’éclair, sur leurs chevaux d’ébène,

Qui s’emballaient, fougueux du vide et de la mort.

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Éperdument
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