J’aime le verd laurier, dont l’hyver ny la glace

J’aime le verd laurier, dont l’hyver ny la glace

N’effacent la verdeur en tout victorieuse,

Monstrant l’eternité à jamais bien heureuse

Que le temps, ny la mort ne change ny efface.
J’aime du hous aussi la toujours verte face,

Les poignans eguillons de sa fueille espineuse :

J’aime la lierre aussi, et sa branche amoureuse

Qui le chesne ou le mur estroitement embrasse.
J’aime bien tous ces trois, qui toujours verds ressemblent

Aux pensers immorteles, qui dedans moy s’assemblent,

De toy que nuict et jour idolatre, j’adore :
Mais ma playe, et poincture, et le Noeu qui me serre,

Est plus verte, et poignante, et plus estroit encore

Que n’est le verd laurier, ny le hous, ny le lierre.

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J’aime le verd laurier, dont l’hyver ny la glace
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