Gordes, à m’est avis que je suis éveillé

Gordes, il m’est avis que je suis éveillé,

Comme un qui tout ému d’un effroyable songe

Se réveille en sursaut et par le lit s’allonge,

S’émerveillant d’avoir si longtemps sommeillé.
Roger devint ainsi (ce crois-je) émerveillé :

Et crois que tout ainsi la vergogne me ronge,

Comme lui, quand il eut découvert le mensonge

Du fard magicien qui l’avait aveuglé.
Et comme lui aussi je veux changer de style,

Pour vivre désormais au sein de Logistille,

Qui des coeurs langoureux est le commun support.
Sus donc, Gordes, sus donc, à la voile, à la rame,

Fuyons, gagnons le haut, je vois la belle Dame

Qui d’un heureux signal nous appelle à son port.

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Gordes, à m’est avis que je suis éveillé
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