Paysage fauve

Les arbres comme autant de vieillards rachitiques,

Flanqués vers l’horizon sur les escarpements,

Ainsi que des damnés sous le fouet des tourments,

Tordent de désespoir leurs torses fantastiques.
C’est l’Hiver ; c’est la Mort ; sur les neiges arctiques,

Vers le bûcher qui flambe aux lointains campements,

Les chasseurs vont frileux sous leurs lourds vêtements,

Et galopent, fouettant leurs chevaux athlétiques.
La bise hurle ; il grêle ; il fait nuit, tout est sombre ;

Et voici que soudain se dessine dans l’ombre

Un farouche troupeau de grands loups affamés ;
Ils bondissent, essaims de fauves multitudes,

Et la brutale horreur de leurs yeux enflammés,

Allume de points d’or les blanches solitudes.

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Paysage fauve
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