Eh bien ! mêle ta vie à la verte forêt !

Escalade la roche aux nobles altitudes.

Respire, et libre enfin des vieilles servitudes,

Fuis les regrets amers que ton coeur savourait.
Dès l’heure éblouissante où le matin paraît,

Marche au hasard ; gravis les sentiers les plus rudes.

Va devant toi, baisé par l’air des solitudes,

Comme une biche en pleurs qu’on effaroucherait.
Cueille la fleur agreste au bord du précipice.

Regarde l’antre affreux que le lierre tapisse

Et le vol des oiseaux dans les chênes touffus.
Marche et prête l’oreille en tes sauvages courses ;

Car tout le bois frémit, plein de rhythmes confus,

Et la Muse aux beaux yeux chante dans l’eau des sources.
Juillet 1842.

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