Insatiablement

Le soir, plein des dégoûts du journalier mirage,

Avec des dents, brutal, de folie et de feu,

Je mords en moi mon propre coeur et je l’outrage

Et ricane, s’il tord son martyre vers Dieu.
Là-bas, un ciel brûlé d’apothéoses vertes

Domine un coin de mer – et des flammes de flots

Entrent, comme parmi des blessures ouvertes,

En des écueils troués de cris et de sanglots.
Et mon coeur se reflète en ce soir de torture,

Quand la vague se ronge et se déchire aux rocs

Et s’acharne contre elle et que son armature

D’or et d’argent éclate et s’émiette, par chocs.
La joie, enfin, me vient de souffrir par moi-même,

Parce que je le veux, et je m’enivre aux pleurs

Que je répands, et mon orgueil tait son blasphème

Et s’exalte, sous les abois de mes douleurs.
Je harcèle mes maux et mes vices. J’oublie

L’inextinguible ennui de mon détraquement,

Et quand lève le soir son calice de lie,

Je me le verse à boire, insatiablement.

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Insatiablement
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