La jeune Locrienne

« Fuis, ne me livre point. Pars avant son retour ;

« Lève-toi ; pars, adieu ; qu’il n’entre, et que ta vue

« Ne cause un grand malheur, et je serais perdue !

« Tiens, regarde, adieu, pars : ne vois-tu pas le jour ? »
Nous aimions sa naïve et riante folie,

Quand soudain, se levant, un sage d’Italie,

Maigre, pâle, pensif, qui n’avait point parlé,

Pieds nus, la barbe noire, un sectateur zélé

Du muet de Samos qu’admire Métaponte,

Dit :  » Locriens perdus, n’avez-vous pas de honte ?

Des moeurs saintes jadis furent votre trésor ;

Vos vierges, aujourd’hui riches de pourpre et d’or,

Ouvrent leur jeune bouche à des chants adultères.

Hélas ! qu’avez-vous fait des maximes austères

De ce berger sacré que Minerve autrefois

Daignait former en songe à vous donner des lois ? »

Disant ces mots, il sort… Elle était interdite ;

Son oeil noir s’est mouillé d’une larme subite ;

Nous l’avons consolée, et ses ris ingénus,

Ses chansons, sa gaîté, sont bientôt revenus.

Un jeune Thurien, aussi beau qu’elle est belle

(Son nom m’est inconnu), sortit presque avec elle :

Je crois qu’il la suivit et lui fit oublier

Le grave Pythagore et son grave écolier.

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La jeune Locrienne
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