Et les chiens se taisaient

Tout s’efface, tout s’écroule

il ne m’importe plus que mes ciels mémorés

il ne me reste plus qu’un escalier à descendre marche par marche

il ne me reste plus qu’une petite rose de tison volé

qu’un fumet de femmes nues

qu’un pays d’explosions fabuleuses

qu’un éclat de rire de banquise

qu’un collier de perles désespérées

qu’un calendrier désuet

que le goût, le vertige, le luxe du sacrilège capiteux.

Rois mages

yeux protégés par trois rangs de paupières gaufrées

sel des midis gris

distillant ronce par ronce un maigre chemin

une piste sauvage

gisement des regrets et des attentes

fantômes pris dans les cercles fous des rochers de sang noir

j’ai soif

oh, comme j’ai soif

en quête de paix et de lumière verdie

j’ai plongé toute la saison des perles

aux égouts

sans rien voir

brûlant

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Et les chiens se taisaient
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