Je veux aymer ardentement,
Aussi veus-je qu’egallement
On m’ayme d’une amour ardente :
Toute amitié froidement lente
Qui peut dissimuler son bien
Ou taire son mal, ne vaut rien,
Car faire en amours bonne mine
De n’aymer point c’est le vray sine.
Les amans si frois en esté
Admirateurs de chasteté,
Et qui morfondus petrarquisent,
Sont toujours sots, car ils meprisent
Amour, qui de sa nature est
Ardent et pront, et à qui plest
De faire qu’une amitié dure
Quand elle tient de sa nature.
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