On peut, dans un amour, garder la foi profonde,

La volupté du soir et la fraîcheur du jour :

Mais ce n’est qu’au début magique de l’amour

Qu’on est réellement tous les deux seuls au monde.
On peut garder l’étoile et l’oiseau qui prélude

Et le jardin qui tremble au bruit vert du râteau :

Mais la miraculeuse et double solitude,

Hélas, le temps jaloux nous la reprend bientôt.
Et, bientôt, sur la route adorable et profonde,

Où l’on allait vraiment tous les deux seuls au monde,

On s’arrête… on entend d’autres pas… d’autres voix…
Et c’est, remplissant l’air d’un écho qui déchire

Et murmurant des mots qu’aucun mot ne peut dire,

Le couple des amants que l’on fut autrefois !

Évaluations et critiques :

L’amour
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