Priape, dieu clément qui fleuris les vergers,

Je te consacre, afin que tu veuilles m’entendre,

Des bouquets de persil, des feuilles d’orangers

Et la première cosse où gonflent les pois tendres…
Toi qui ris aux amants dans le fond des jardins,

Mènes vers moi Daphnis, le chevrier farouche :

Jaloux du cours égal de mes clames destins,

Eros a tendu l’arc meurtrier de sa bouche.
Pourquoi ne vient-il pas comme d’autres bergers

Suspendre à ma maison des branches d’hyacinthe ?

Nul avant lui n’aurait d’un caprice léger

Dénoué le ruban dont ma tunique est ceinte.
- Daphnis, si tu voulais, sur le chaud de midi

Tu m’aimerais tandis que tes chèvres vont paître,

Je rirais de plaisir sous ton baiser hardi

Et nous boirions ensemble à ma tasse de hêtre.
Regarde! mes pieds nus sont comme deux pigeons

Posés légèrement au bord de mes sandales ;

Mes bras luisants, polis et pareils à des joncs,

Ont la fine senteur des huiles végétales.coeur
Vois mes agneaux laiteux : de leurs belles toisons

Nous ferons une couche à nos baisers offerte ;

Nous compterons les mois à l’odeur des saisons,

Au parfum des fruits mûrs et des roses ouvertes.
- O joueur de syrinx! quand le soir violet

Endormira tantôt la cigale sonore,

Viens instruire mon coeur au fond du bois muet,

Des mystères charmants que ma jeuness ignore ;
Et demain au matin, par les sentiers mouillés,

Afin d’honorer mieux la nuit initiale,

Nous irons, les bras pleins de bouquets déliés,

Porter à Priapos l’offrande prairiale.

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