Lors que ta mere estoit preste à gesir de toi,

Si Jupiter, des Dieus et des hommes le roi,

Lui eust juré ces mots : l’enfant dont tu es pleine,

Sera tant qu’il vivra sans douleur et sans peine,

Et tousjours lui viendront les biens sans y songer,

Tu dirois à bon droit Jupiter mensonger.

Mais puis que tu es né, ainsi que tous nous sommes,

A la condition des miserables hommes,

Pour avoir en partage ennuis, soucis, travaus,

Douleurs, tristesses, soins, tormans, peines et maus,

Il faut baisser le dôs, et porter la fortune

Qui vient sans nul égard à tous hommes commune :

Ce que facilement patient tu feras,

Quand quelque fois le jour, en ton coeur penseras

Que tu n’es que pur homme, et qu’on ne voit au monde

Chose qui plus que l’homme en miseres abonde,

Qui plus soudain s’éleve, et qui plus soudain soit

Tombé quand il est haut : et certes à bon droit,

Car il n’a point de force, et si tousjours demande

D’atenter, plus que lui, quelque entreprise grande.

Ce que tu quiers du Roi, Maigni, n’est pas grand cas,

Et de l’avoir bien tost encores tu n’as pas

Du tout perdu l’espoir, pource pren bon courage,

Tu n’as garde de fondre au meillieu de l’orage,

Puis que tu as, en lieu du bel astre besson

Des Spartains, la faveur de ton grand d’Avanson,

Qui ja pousse ta nef sur la rive deserte,

Pour y payer tes veus à Glauque et Melicerte.

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A lui mesme
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