Petites misères d’automne

Je me souviens, – dis, rêvé ce bal blanc?

Une, en robe rose et les joues en feu,

M’a tout ce soir-là dévoré des yeux,

Des yeux impérieux et puis dolents,

(Je vous demande un peu!)
Car vrai, fort peu sur moi d’un en vedette,

Ah! pas plus ce soir-là d’ailleurs que d’autres,

Peut-être un peu mon natif air d’apôtre,

Empêcheur de danser en rond sur cette

Scandaleuse planète.
Et, tout un soir, ces grands yeux envahis

De moi! Moi, dos voûté sous l’A quoi Bon?

Puis, partis, comme à jamais vagabonds!

(Peut-être en ont-ils peu après failli ?…)

Moi quitté le pays.
Chez nous, aux primes salves d’un sublime,

Faut battre en retraite. C’est sans issue.

Toi, pauvre, et t’escomptant déjà déçue

Par ce cœur (qui même eût plaint ton estime)

J’ai été en victime,
En victime après un joujou des nuits !

Ses boudoirs pluvieux rnirent en sang

Mon inutile cœur d’adolescent…

Et j’en dormis. A l’aube je m’enfuis…

Bien égal aujourd’hui.

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Petites misères d’automne
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