Sonnet à mon ami R…

J’avais toujours rêvé le bonheur en ménage,

Comme un port où le cœur, trop longtemps agité,

Vient trouver, à la fin d’un long pèlerinage,

Un dernier jour de calme et de sérénité.
Une femme modeste, à peu près de mon âge

Et deux petits enfants jouant à son côté ;

Un cercle peu nombreux d’amis du voisinage,

Et de joyeux propos dans les beaux soirs d’été.
J’abandonnais l’amour à la jeunesse ardente

Je voulais une amie, une âme confidente,

Où cacher mes chagrins, qu’elle seule aurait lus ;
Le ciel m’a donné plus que je n’osais prétendre ;

L’amitié, par le temps, a pris un nom plus tendre,

Et l’amour arriva qu’on ne l’attendait plus.

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Sonnet à mon ami R…
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