Un oiseau siffle dans les branches

Et sautille gai, plein d’espoir,

Sur les herbes, de givre blanches,

En bottes jaunes, en frac noir.
C’est un merle, chanteur crédule,

Ignorant du calendrier,

Qui rêve soleil, et module

L’hymne d’avril en février.
Pourtant il vente, il pleut à verse ;

L’Arve jaunit le Rhône bleu,

Et le salon, tendu de perse,

Tient tous ses hôtes près du feu.
Les monts sur l’épaule ont l’hermine,

Comme des magistrats siégeant.

Leur blanc tribunal examine

Un cas d’hiver se prolongeant.
Lustrant son aile qu’il essuie,

L’oiseau persiste en sa chanson,

Malgré neige, brouillard et pluie,

Il croit à la jeune saison.
Il gronde l’aube paresseuse

De rester au lit si longtemps

Et, gourmandant la fleur frileuse,

Met en demeure le printemps.
Il voit le jour derrière l’ombre,

Tel un croyant, dans le saint lieu,

L’autel désert, sous la nef sombre,

Avec sa foi voit toujours Dieu.
A la nature il se confie,

Car son instinct pressent la loi.

Qui rit de ta philosophie,

Beau merle, est moins sage que toi !

Évaluations et critiques :

Le merle
{{ reviewsTotal }}{{ options.labels.singularReviewCountLabel }}
{{ reviewsTotal }}{{ options.labels.pluralReviewCountLabel }}
{{ options.labels.newReviewButton }}
{{ userData.canReview.message }}

Votre avis compte! Laissez-nous savoir ce que vous pensez de ce poème et montrez-nous que vous êtes un grand poète!

S’abonner
Notification pour
guest
0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
0
Nous aimerions avoir votre avis, veuillez laisser un commentaire.x