Sonnet d’Uranie

Il faut finir mes jours en l’amour d’Uranie,

L’absence ni le temps ne m’en sauraient guérir,

Et je ne vois plus rien qui me pût secourir,

Ni qui sût r’appeler ma liberté bannie.
Dès long-temps je connais sa rigueur infinie,

Mais pensant aux beautés pour qui je dois périr,

Je bénis mon martyre, et content de mourir,

Je n’ose murmurer contre sa tyrannie.
Quelquefois ma raison, par de faibles discours,

M’incite à la révolte, et me promet secours,

Mais lors qu’à mon besoin je me veux servir d’elle ;
Après beaucoup de peine, et d’efforts impuissants,

Elle dit qu’Uranie est seule aimable et belle,

Et m’y r’engage plus que ne font tous mes sens.

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Sonnet d’Uranie
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