Choc de cavaliers

Hier il m’a semblé (sans doute j’étais ivre)

Voir sur l’arche d’un point un choc de cavaliers

Tout cuirassés de fer, tout imbriqués de cuivre,

Et caparaçonnés de harnais singuliers.
Des dragons accroupis grommelaient sur leurs casques,

Des Méduses d’airain ouvraient leur yeux hagards

Dans leurs grands boucliers, aux ornements fantasques,

Et des nœuds de serpents écaillaient leurs brassards.
Par moments, du rebord de l’arcade géante,

Un cavalier blessé perdant son point d’appui,

Un cheval effaré tombait dans l’eau béante,

Gueule de crocodile entr’ouverte sous lui.
C’était vous, mes désirs, c’était vous, mes pensées,

Qui cherchiez à forcer le passage du pont,

Et vos corps tout meurtris sous leurs armes faussées

Dorment ensevelis dans le gouffre profond.

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Choc de cavaliers
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