Gare au bord de la mer

Korsör. Côtes du Danemark.

Aube dit 1er janvier 1886.
On ne voyait pas la mer, par ce temps d’embruns,

Mais on l’entendait maudire son existence,

« Oh! beuglait-elle, qu’il fût seulement Quelqu’Un! »….

Et elle vous brisait maint bateau pas-de-chance.
Et, ne pouvant mordre le steamer, les autans

Mettaient nos beaux panaches de fumée en loques!

Et l’Homme renvoyait ses comptes à des temps

Plus clairs, sifflotant : « Cet univers se moque,
« Il raille! Et qu’il me dise où l’on voit Mon Pareil!

« Allez, boudez, chez vos parades sidérales,

« Infini! Un temps viendra que l’Homme, fou d’éveil,

« Fera pour les Pays Terre-à-Terre ses malles !
« Il crut à l’Idéal! Ah! milieux détraquants

« Et bazars d’oripeaux! Si c’était à refaire,

« Chers madrépores, comme on ficherait le camp

« Chez vous! Oh! même vers la Période Glaciaire!….
« Mais l’Infini est là, gare de trains ratés,

« Où les gens, aveuglés de signaux, s’apitoient

« Sur le sanglot des convois, et vont se hâter

« Tout à l’heure! et crever en travers de la voie…..
« – Un fin sourire (tel ce triangle d’oiseaux

« D’exil sur ce ciel gris!) peut traverser mes heures;

« Je dirai : passe, oh! va, ne fais pas de vieux os

« Par ici, mais vide au plus tôt cette demeure… »
Car la vie est partout la même. On ne sait rien!

Mais c’est la Gare! et faut chauffer qui pour les fêtes

Futures, qui pour les soi-disant temps anciens.

Oh! file ton rouet, et prie et reste honnête.

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Gare au bord de la mer
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