Le mur lui-même semble enrhumé du cerveau.

Bocage a passé là. L’Odéon, noir caveau,

Dans ses vastes dodécaèdres

Voit verdoyer la mousse. Aux fentes des pignons

Pourrissent les lichens et les grands champignons

Bien plus robustes que des cèdres.
Tout est désert. Mais non, suspendu, sans clocher,

Le grand nez de Lucas fend l’air comme un clocher.

Trop passionné pour Racine,

Un pompier, dont le dos servait de point d’appui

A ce nez immoral, sans doute comme lui

Dans le sol avait pris racine.
« Ah ! dit Mauzin, voyant sa pâleur de lotus,

Poëte, pour calmer ces affreux hiatus

En un lieu que la foule évite,

Et pour te voir tordu par ce rire usité

Chez les hommes qu’afflige une gibbosité,

Parle, que veux-tu ? Dis-le vite !
Que faut-il pour te voir plus gai que Limayrac ?

Veux-tu que je t’apporte une cruche de rack ?

Dis, que te faut-il pour que rie

Ta prunelle d’azur, pareille à des saphirs,

Et pour voir tes cheveux s’envoler aux zéphyrs

Comme les crins de Vacquerie !
Qui pourrait dissiper ton noir abattement ?

Te faut-il les gants bleus de monsieur Nettement,

Ou ce chapeau de roi de Garbe,

Le chapeau de Thoré, cet homme si barbu

Qu’un barbier ne pourrait, sans devenir fourbu,

En quatre ans lui faire la barbe !
Pour sourire veux-tu le casque du pompier,

Qui consume ses nuits à voir estropier

La tragédie ou l’atellane ?

Que veux-tu, rack, gants, feutre ou le beau casque d’or ?

? Ce que je veux ? dit l’homme au profil de condor,

C’est un nez à la Roxelane ! »

Juin 1848.

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L’Odéon
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